À cause de la guerre, ils ont dû quitter leur maison et leurs repères
Mustafa et sa famille vivaient à Alep, jusqu’à ce jour où un missile est tombé sur leur village. Ce jour funeste a été suivi d’une campagne de bombardements, les forçant à fuir. Le cas de cette famille n’est pas isolé. Comme elle, des millions de personnes ont fui le nord-ouest de la Syrie pour survivre.
Le contexte pour mieux comprendre
- La Syrie est en guerre civile depuis 12 ans. Ces douze années de guerre ont eu des conséquences d’une ampleur inimaginable sur le pays, notamment des déplacements à grande échelle. 6,6 millions de personnes ont été forcées de fuir le pays depuis 2011 (1). La majorité d’entre elles se sont réfugiées dans les pays voisins : Turquie, Jordanie et Liban.
- En plus d’avoir la plus grande population de réfugiés au monde, la Syrie a aussi le plus grand nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays (6,7 millions (1)). Dans le nord-ouest de la Syrie, la majorité des personnes vivant dans les camps de fortune accueillant les déplacés sont des femmes et des enfants. Ces familles ont besoin d’une aide vitale pour survivre.
Source : (1) Agence des Nations Unies pour les Réfugiés
Khalil a lui aussi dû quitter sa maison, il y a de cela 4 ans. Son plus grand espoir serait d’y retourner : « si je pouvais choisir un endroit où vivre, je choisirais de retourner dans notre maison et notre village. Et si ce n’est pas possible, je choisirais de vivre dans n’importe quel endroit où nous pouvons vivre dans la dignité, n’importe quel endroit où nos enfants peuvent aller à l’école, n’importe quel endroit où nous pouvons avoir accès aux soins de santé et vivre en sécurité et en liberté. »
Comprendre comment 2023 bat tous les records de déplacements forcés dans le monde
Autrefois autosuffisantes, ces familles dépendent aujourd’hui de l’aide humanitaire pour survivre
"Dans ma ville natale d'Alep, j'étais propriétaire d’un supermarché pendant 26 ans et j'avais mes propres terres agricoles. Mes enfants allaient à l'université et nous étions très heureux."
Mustafa, aujourd’hui déplacé en Syrie et soutenu par CARE
Après avoir été forcés de quitter leur maison, Mustafa et ses proches sont parvenus à se reconstruire. Pendant 3 ans, ils ont réussi à louer une maison et trouvé un travail loin de leur ville d’origine. Mais les tremblements de terre du 6 février 2023 ont détruit leur maison et le magasin que gérait le père de famille, les forçant à trouver refuge dans un camp pour personnes déplacées. Khalil aussi vit désormais dans un camp de déplacés. « Aujourd’hui nous n’avons rien. En été, on sent la forte chaleur sur le dessus de la tente et sur le sol. L’eau est à peine suffisante pour prendre une douche une fois par semaine », explique Mustafa. « J’aimerais être autonome et ne pas avoir besoin de l’aide de qui que ce soit » .
Mustafa, Khalil et sa famille sont soutenus par l’ONG CARE. Le camp de personnes déplacées où vivent Khalil et sa famille n’a cessé de grandir depuis leur arrivée il y a 4 ans, atteignant aujourd’hui plus de 300 familles. Les personnes déplacées ont besoin d’équipements pour vivre dignement et ne plus subir le froid de la nuit, ainsi que pouvoir s’abriter de la chaleur des journées. La plupart des familles sont endettées car elles ont perdu leur travail, et survivent au jour le jour. C’est pourquoi l’ONG CARE continue de se mobiliser auprès des populations syriennes.
* Les prénoms ont été changés pour protéger l’identité des personnes.
L’ONG CARE soutient les personnes déplacées
L’ONG CARE et ses partenaires, des associations syriennes, apportent une aide humanitaire vitale dans le nord-ouest de la Syrie depuis 2013 et dans le nord-est depuis 2017. En 2022, CARE a aidé plus de 1,8 million de personnes en Syrie et plus de 700 000 personnes, réfugiées syriennes, en Turquie, pays frontalier du nord de la Syrie.
Cette aide est essentielle à la survie de millions de familles déplacées et des communautés d’accueil : accès à l’eau, assainissement et services d’hygiène visant à prévenir l’apparition de maladies comme le choléra ; services de santé ; abris ; protection et soutien contre les violences sexistes ; développement de l’agriculture permettant d’offrir aux personnes l’accès à des moyens de subsistance durables.
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