Le manque d’accès aux soins peut conduire au placement d'un enfant

Plusieurs facteurs familiaux peuvent conduire une famille à placer son enfant sous la protection de l’Etat, comme la pauvreté. Lorsque cet enfant est en situation de handicap, d’autres paramètres entrent en compte. Si la famille n’a pas accès à des services médicaux ou sociaux adaptés, et si elle n’est pas soutenue dans la prise en charge de l’enfant, il y a un risque supplémentaire de placement. « Nous pensons que ce n’est pas normal que des familles soient contraintes de placer leur enfant en situation d’handicap sous la protection de l’Etat, par manque d’accès à des structures de santé adaptées », explique Cécile Tissot, responsable CARE des programmes en Roumanie.  

Pourtant c’est la triste réalité. En 2020, plus d’un enfant sur deux dans les centres de placement en Roumanie avaient des besoins spécifiques et présentaient une forme de handicap. Ce n’est pourtant pas une solution, car quand un enfant en situation de handicap est placé sous la protection de l’État, il se retrouve dans des institutions souvent inadaptées à ses besoins

C’est pour éviter cela que CARE et son partenaire SERA ROMANIA se mobilisent en Roumanie. Nous devons aider ces enfants en situation de handicap à grandir en ayant toutes les chances de leur côté. Pour réduire les inégalités de santé et leur permettre de construire le futur de leur choix, il est essentiel de garantir leur accès à un système de soins adapté. CARE et son partenaire SERA ont déjà créé 77 centres thérapeutiques dans le pays pour aider les enfants et les familles à accéder à des soins gratuits et adaptés. 

Un centre thérapeutique pour lutter contre les inégalités de santé

En 2018, 1 034 enfants en situation de handicap (1) étaient enregistrés auprès des autorités locales dans le département de Calarasi. Dans ce département au sud-est du pays, la population connait un taux de chômage et de pauvreté élevé. La situation sociale de la population et le manque de structures de santé ont conduit le Conseil Départemental à chercher une solution pour améliorer le suivi des enfants en situation de handicap. Cette solution, la voici : en juillet 2018, ce Conseil a fait appel à SERA ROMANIA pour son expertise. La construction du centre de réhabilitation et de soins de santé a ensuite pu démarrer, avec l’appui de CARE.  

C’est le deuxième centre thérapeutique que SERA a construit dans la zone. Le premier, construit en 2002, a permis d’aider plus de 520 enfants. Pour de nombreux parents démunis, ce lieu leur offre l’écoute et l’accompagnement médical qu’il leur manquait pour mieux répondre aux besoins de leurs enfants. Plus encore, pour certains enfants, l’accès à ce centre permet d’éviter leur placement en institution. Mais sa capacité ne permet pas de faire face aux besoins. 

L’ouverture du centre​

Après avoir dépassé plusieurs facteurs de complication comme la crise sanitaire, le 5 décembre 2022, le centre thérapeutique pour enfants en situation de handicap de Calarasi a débuté son activité ! 49 enfants peuvent aujourd’hui bénéficier de programmes de réadaptation, en fonction de leurs besoins. Ces programmes incluent des soins essentiels tels que kinésithérapie, orthophonie, soutien psychologique et activités éducatives.  

Ouverture d'un centre de soins en Roumanie par SERA et CARE France
Une petite fille en séance avec une spécialiste ©CARE
Ouverture d'un centre de soins en Roumanie par SERA et CARE France
Le nouveau centre thérapeutique de Calarasi a ouvert en décembre 2022. ©CARE

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L'objectif : réduire l’impact du handicap sur la vie de ces enfants

« Un centre de réhabilitation permet d’améliorer la santé des enfants. Leur prise en charge est gratuite, et les familles sont accompagnées et conseillées pour une éducation adaptée aux besoins de ces enfants. En accompagnant au mieux les familles, ce dispositif permet de réduire le nombre d’enfants placés sous la protection de l’État », continue Cécile Tissot. 

Ce centre thérapeutique prodigue des soins et traitements adéquats, ainsi que des exercices et activités réalisés par un personnel spécialisé. Ce suivi donne aux enfants un nouvel espoir : il leur permet d’être plus autonomes, et favorise leur participation à la vie sociale à tous niveaux.  

Comme Cécile Tissot l’explique, « en plus d’entrer dans un parcours de soins à long terme, adapté à leur besoin et leur rythme, les enfants sont encouragés à prendre part à des activités récréatives et de socialisation. Ils font du basket-ball en salle, du cricket, du bowling, en fonction de leur emploi du temps scolaire et sous réserve de l’accord des familles. » Les enfants pourront bientôt profiter d’un vélo, d’un tapis de course professionnel et de deux steppers, grâce au partenariat avec un centre de fitness. Et pendant les vacances d’hiver, les enfants ont pu être tout simplement des enfants, et se sont émerveillés devant un spectacle de magie dans les locaux du centre !  

L'action de CARE et SERA pour les enfants en Roumanie

L’ONG SERA (Solidarité Enfants Roumains Abandonnés) travaille en Roumanie depuis 1990 pour la protection des enfants en difficulté et la lutte contre le phénomène de l’abandon. CARE France travaille en partenariat avec SERA ROMANIA où elles mènent plusieurs actions, en partenariat avec les autorités locales, afin de faire respecter le droit de chaque enfant de grandir dans une famille : 

  • Fermeture des centres de placement hérités du régime de Ceausescu et création de maisons de type familiale pour accueillir les enfants abandonnés dans les meilleures conditions.  
  • Prévention de la séparation des familles vivant dans la pauvreté et de réintégration des enfants dans leurs familles.  
  • Création de centres thérapeutiques pour enfants en situation de handicap. 
  • Mise en place d’équipes de planning familial itinérant pour l’accès aux soins de santé reproductive .  

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