Pauvreté, discriminations sexistes... : les causes des mariages forcés
Les mariages forcés ou précoces sont le résultat d’un enchevêtrement d’injustices :
- la pauvreté, qui pousse des familles à marier leur enfant pour des raisons économiques ;
- le manque d’accès à l’éducation, qui prive les filles de la liberté de choisir leur avenir ;
- l’insécurité liée aux conflits, aux violences ou aux déplacements forcés ;
- des normes patriarcales, qui perpétuent l’idée que les filles peuvent être « données » en mariage.
Les mariages précoces brisent des millions de vies
Parmi les pays les plus touchés, cinq illustrent cette urgence. Chacun de ces territoires raconte une réalité différente, mais tous portent des voix de résistance et de changement.
Niger
Avec 76 % des filles mariées alors qu’elles sont encore mineures, le Niger détient le triste record mondial des mariages précoces (1). Dans le pays, 5 millions d’épouses sont des mineures. Une réalité alimentée par une pauvreté chronique, des traditions profondément ancrées, un accès limité à l’éducation et une législation encore trop permissive.
Face à cette situation, CARE agit depuis plus de 30 ans aux côtés des femmes pour changer les choses. L’une des actions les plus marquantes : les groupes d’Association villageoises d’Epargne et de Crédit (AVEC), mis en place par CARE, où les femmes mettent en commun leurs économies et se font de petits prêts pour lancer une activité entrepreneuriale.
Cela leur permet de devenir financièrement indépendantes et de gagner en autonomie dans leurs décisions personnelles et familiales. En agissant contre la pauvreté, nos équipes luttent directement contre le mariage d’enfants : de générations en générations, de plus en plus de femmes se battent pour les droits de leurs filles, et leur petite fille.
C’est le cas de Fatchima, mariée de force à 14 ans. Trente ans plus tard, sa petite-fille poursuit le combat entamé par sa grand-mère : faire entendre la voix des filles.
« Je n’ai pas eu droit à l’école, mais aujourd’hui je suis fière de voir ma petite-fille étudier. »
Fatchima, soutenue par CARE au Niger


Tchad
Avec 68 % des filles mariées avant l’âge de 18 ans (2), le Tchad reste l’un des pays les plus touchés. Comme au Niger, ce chiffre alarmant s’explique par la pauvreté extrême, les inégalités femmes-hommes très ancrées. À ces facteurs viennent s’ajouter un climat d’insécurité et des enjeux migratoires liés à la crise du bassin du lac Tchad. Alors que le Tchad est l’un des pays les plus pauvres du monde, il accueille 1,3 million de personnes déplacées, dont plus de la moitié sont des Soudanais et Soudanaises ayant fui la guerre civile dans leur pays d’origine. Les femmes et les filles réfugiées sont particulièrement exposées aux abus sexuels et aux risques de trafics d’enfants.
Nos équipes locales travaillent au plus près des communautés pour faire évoluer les mentalités. L’une des initiatives centrales repose sur la formation d’ambassadeurs communautaires : femmes, enseignants, chefs religieux, qui portent un message de sensibilisation au sein de leur village.
« Grâce à la sensibilisation de CARE, mon père a accepté que je continue l’école. »
Aïcha, 16 ans, soutenue par CARE au Niger
En parallèle, CARE soutient aussi les populations réfugiées dans l’est du Tchad : distribution d’eau potable, d’abris, de kits d’hygiène et des services de protection pour prévenir les violences sexuelles et l’exploitation d’enfants.
Je fais un don pour aider les femmes et les filles
Bangladesh
Au Bangladesh, 51 % des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans (3). Malgré une législation restrictive, les traditions et la pression sociale continuent de forcer des milliers de jeunes filles à se marier trop tôt. Les préjugés sexistes et les inégalités de genre brisent leurs espoirs : étudier, trouver un travail, disposer de leur corps. Tout cela leur est interdit. Le mariage est trop souvent synonyme de violences conjugales, d’abus sexuels, et de grossesses précoces non désirées qui mettent en danger leur santé.
Dans le pays, CARE mène des actions de sensibilisation dans les familles et travaille avec les leaders locaux pour remettre en question ces pratiques. Ces efforts, menés village après village, font bouger les lignes et renforcent la place des filles dans la société. Les résultats sont probants : dans les communautés accompagnées, le risque de mariage précoce a chuté de 63 % (4).
Anannya, 15 ans, en est un exemple :
« On voulait me marier à 15 ans. Avec le soutien de CARE, j’ai pu convaincre ma famille de me laisser continuer l’école. »
Anannya, a failli être mariée de force avant l’intervention de CARE dans son village
Mali
Au Mali, 45 % des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans (5). Les facteurs de vulnérabilité sont multiples : instabilité, pauvreté, éloignement des écoles, poids des traditions. Pour beaucoup de familles, le mariage reste perçu comme un passage obligé.
CARE a choisi de répondre par l’éducation, en soutenant la scolarisation des filles à travers des bourses, des campagnes de sensibilisation et des partenariats avec les autorités locales.
Là où CARE intervient, le taux de scolarisation des filles a augmenté de 25 % (6). Une preuve que, lorsque les familles sont soutenues, elles peuvent faire un choix différent pour l’avenir de leurs filles.
« J’étais promise à un homme de 30 ans. Avec l’aide de CARE, ma mère a compris que je devais étudier. »
Bintou, 12 ans, a pu échapper à un mariage arrangé


Soudan du Sud
Dans un contexte marqué par la guerre et une profonde crise humanitaire, 40 % des filles Sud-Soudanaises (7) sont mariées avant 18 ans. Le mariage est souvent vu comme un refuge face à l’insécurité, ou une solution de survie.
Même en situation d’urgence, CARE agit pour maintenir l’accès des filles à l’éducation. Nos équipes locales construisent des écoles , distribuent du matériel scolaire et animent des ateliers sur les droits des filles et l’importance de la scolarisation avec les communautés locales.
« Je sais ce que c’est que de ne pas avoir le choix. Aujourd’hui, je veux aider d’autres filles à rester à l’école. »
Sandra, mariée de force à 17 ans,
Grâce à CARE, Sandra dirige aujourd’hui un groupe de jeunes filles engagées. Et les effets sont visibles : le taux de scolarisation féminine a progressé de 15 % (8) dans les zones d’intervention.
Lutter pour l’égalité femmes-hommes change les vies de plusieurs générations
Grâce à une expertise de plus de 80 ans, CARE contribue à poser les fondations d’un changement durable face aux inégalités.. En 2024, plus de 54 millions de personnes ont été soutenues à travers le monde.
Ces actions pour les droits des filles et contre les mariages forcés ont des impacts bien au-delà des milliers de femmes soutenues :
- Lorsqu’une fille ne se marie pas et va à l’école, elle peut espérer avoir un jour un travail, être indépendante et gagner assez d’argent pour vivre dignement, défendre ses droits, et permettre elle-même à ses enfants d’aller à l’école.
- En créant leur propre activité entrepreneuriale, les femmes soutenues par nos équipes brisent le cycle des mariages forcés, changent le regard de leur communauté sur le rôle des femmes et deviennent des exemples à suivre.
Grâce à CARE, elles reprennent le contrôle de leur avenir et ouvrent la voie à d’autres filles. Parce qu’un avenir libre se construit dès aujourd’hui.
(1) UNICEF, 20221 ; (2) Girls not brides ; (3) UNICEF, 2024 ; (4) CARE, 2023 ; (5) UNICEF ; (6) CARE Mali 2022-2023 ; (7) UNICEF, 2024 ; (8) CARE, 2023
Chaque don permet d’aider des femmes à sortir de la pauvreté !
30 €
7.5 € après réduction fiscale

Avec un don de 30€/mois, vous fournissez par exemple des graines adaptées aux climats chauds et les moyens de créer un potager. C’est toute une famille qui peut manger à sa faim.
100 €
25 € après réduction fiscale

Vous financez par exemple la formation d’une femme pour créer son entreprise et faites progresser son chemin vers l’indépendance.
200 €
50 € après réduction fiscale

Vous financez les frais de scolarité d’une fille et contribuez à lui offrir un avenir meilleur.
En savoir plus


